« Droits de la femme » et développement personnel : les appropriations du religieux par les femmes en Arabie Saoudite

, par  LE RENARD Amélie

Le référent religieux islamique est omniprésent en Arabie Saoudite. La légitimité et l’efficacité d’une mobilisation est donc conditionnée par l’utilisation de ce référent. A ce titre, Amélie Le Renard entend démontrer, dans cet article extrait d’un numéro de Critique Internationale sur le féminisme islamique, comment certaines appropriations du religieux par les saoudiennes permettent une reconfiguration des relations de pouvoirs Etatiques et familiales qui stimule l’autonomisation des femmes. Loin des idées préconçues, la ségrégation sexuelle procurait finalement aux femmes des espaces religieux relativement autonomes qui leur permettent de consolider des discours de revendications des droits des femmes au nom de l’Islam. Ciblant les coutumes plutôt que les préceptes religieux, ces jeunes saoudiennes recourent ainsi au discours islamique – notamment aux thématiques du développement personnel islamique et de l’ambition individuelle – pour légitimer et négocier leur sortie de la sphère familiale. Ces différents modes d’appropriations favorisent alors le renforcement des capacités féminines tout en élargissement le champ des possibles et la mise en place de nouvelles normes dans la société Saoudienne.

La notion de féminisme islamique est revendiquée par des intellectuelles qui se livrent à une relecture des textes sacrés dans le but de réclamer davantage de droits pour les femmes, voire l’égalité des sexes, sur la base d’arguments islamiques. La part la plus médiatisée de ce mouvement est portée par des auteures qui résident pour la plupart dans des pays occidentaux. À travers leurs interventions, elles affirment leur volonté de s’inscrire dans un courant de « réforme de l’islam » et excluent de leur démarche les femmes engagées dans les mouvements islamistes, qu’elles qualifient parfois d’antiféministes. Des travaux académiques ont pourtant mis en évidence les dimensions « féministes » des actions de militantes qualifiées d’ « islamiques » ou d’ « islamistes », en Turquie et en Iran, où certaines de ces militantes ont critiqué les lois de la République islamique en s’appuyant sur des arguments religieux.

Pour lire la suite : [a(http://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2010-1.htm) www.cairn.info/revue-critique-internationale-2010-1.htm]

Navigation

Suivre Intercoll.net

Réseaux sociaux - Flux RSS