La justice environnementale : Un combat continu

, par  FTDES, Marco Jonville

Ce rapport présente une vision politique, une analyse sur quelques problèmes environnementaux majeurs que traverse le pays, acquise grâce aux travaux de terrain et de recherche effectués depuis mars 2018, au contact des mouvements socio-environnementaux, notamment dans les gouvernorats de Gafsa, Kairouan et Monastir.

Il est divisé en trois parties : d’abord une analyse des mouvements environnementaux en eux-mêmes. Où sont-ils, quels sont leurs objectifs et à quels problèmes répondent-ils ? Quelles sont les caractéristiques de ces mouvements ? Cette analyse globale est accompagnée par deux témoignages, celui d’un mouvement spontané, à Ouerfella, Kairouan, et celui d’un mouvement structuré, le mouvement « manich msab » (je ne suis pas une décharge), à Agareb, Sfax.

Dans une deuxième partie, nous présentons notre vision, en tant qu’association. Cela nous permet de présenter la charte du département Justice Environnementale du FTDES. Basée sur l’interaction avec les mouvements, elle présente les constats, la vision et les modes d’action que nous portons. Ensuite, nous nous concentrons sur l’un des moyens d’action : le droit d’accès à l’information. Garanti par la Constitution de 2014 et considéré comme une étape importante de la vie publique, ce droit a été concrétisé par une procédure spécifique. Nous analysons donc son fonctionnement, en confrontant la théorie à notre pratique.

Enfin, nous portons une analyse transrégionale sur deux enjeux majeurs en Tunisie. La question de l’accès à l’eau d’abord. A Kairouan comme à Gafsa, mais aussi dans toute la Tunisie, c’est une problématique majeure pour les habitants. Dès le printemps, les coupures se multiplient et les habitants descendent dans les rues pour exiger que ce droit constitutionnel soit garanti. Quelles sont donc les raisons de ces insuffisances et les solutions que nous portons ? Ensuite, nous nous pencherons sur la problématique des déchets solides. Les déchets, ménagers ou industriels, ne sont pas traités convenablement. Les décharges anarchiques se multiplient, à cause des insuffisances de l’Etat. Soit les décharges officielles ne sont pas en mesure d’absorber l’ensemble des déchets, soit elles sont tellement mal gérées que les habitants les refusent. Il est donc nécessaire d’accroître les moyens attribués à la gestion des déchets pour l’améliorer en quantité, mais aussi en qualité avec des procédures de triage. A l’heure actuelle, on ne voit pas de politique nationale à même de résoudre ce problème, comme le montre ce dernier article.

En conclusion, nous voulons avoir sur ces sujets une double approche. Si nous critiquons vivement les institutions publiques chargées d’assurer un environnement sain, nous souhaitons surtout leur renforcement. Une réelle volonté de la part du pouvoir politique sera nécessaire pour cela, afin de faire de la politique environnementale une priorité. Il faudra être à l’écoute des revendications locales des citoyens et des mouvements environnementaux, pour pouvoir articuler des politiques nationales ambitieuses. En effet, nous sommes profondément convaincus qu’un environnement sain est une condition impérative pour assurer la survie et le bien-être des tunisiens, aux niveaux personnel, sanitaire, social et économique.

Voir en ligne : Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux

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