Sous ce titre, Jamal Benomar qui a occupé le poste de Conseiller spécial sur le Yémen du Secrétaire général des Nations Unies de 2011 à 2015, propose des pistes pour mettre fin à un conflit vieux de 6 ans et qui a causé la pire crise humanitaire au monde selon les Nations Unies.
L’article met l’accent sur le fait que :
· 80 membres du congrès américain demandent que des pressions soient exercées sur l’Arabie Saoudite pour la levée de son embargo sur le Yémen
· L’approche internationale reste dominée par la résolution 2216 du Conseil de Sécurité élaborée par les saoudien en 2015 et qui consiste à la capitulation des Houthis et leur reconnaissance du gouvernement installé en exil à Ryad. En 2015, il était inconcevable que les Houthis qui occupaient la moitié du pays puissent se retirer sans contrepartie. Aujourd’hui ils occupent plus de terres qu’en 2015 ce qui rend impossible un cessez le feu selon les conditions obsolètes de la résolution 2216.
· Au lieu de gérer le différend avec les Houthis sur les conditions d’un cessez le feu, Les États-Unis doivent proposer une vision de règlement pacifique et définitif du conflit. Ce qui passe par la fin de l’embargo de l’Arabie Saoudite sur le pays et la mise en place de mesures nécessaires pour le partage du pouvoir.
· Les États-Unis doivent pousser dans le sens d’une nouvelle résolution pour :
– La mise d’un embargo sur les vente des armes aux différentes parties en conflit au Yémen
– Le départ des forces étrangères présentes au Yémen ce qui veut dire que les saoudiens doivent quitter la province de Mahra à l’est et les Emiratis les îles du sud Socotra et Mayyun
– Faire comprendre aux Houthis qu’ils ne peuvent pas accéder au pouvoir par la violence et qu’ils doivent libérer les prisonniers politiques
– Une médiation la plus large possible qui reconnait que cette guerre n’a jamais été qu’entre deux parties, ce qui veut dire que les pourparlers pour la paix doivent inclure les Houthis, Al-Islah( le rassemblement yéménite pour la réforme), les séparatistes du sud, les partis politiques ainsi que tous les acteurs locaux soucieux du rétablissement de la paix au Yémen. Enfin, la décision finale revient au Yéménites de décider comment partager le pouvoir.
Quelles sont les chances de réussite de cette nouvelle résolution ?
Il n’est pas garanti qu’une nouvelle résolution soit adoptée indépendamment de son contenu et des difficultés de son application sur le terrain. Mais son existence avec de nouvelles propositions différentes des anciennes qui sont irréalisables constitue un signe fort des États-Unis pour sa volonté d’établir la paix au profit du peuple du Yémen.